
L’Économie de la Vie : des alternatives ancestrales à l’imaginaire hacker pour un nouveau paradigme
Cet année on été sélectionné pour la deuxième fois au Forum Mondial de l’Économie Sociale et Solidaire de Bordeaux 2025. Je vous partage la description de mon intervention.
Notre système de croissance illimitée provoque un effondrement aux niveaux social, politique,
économique et écologique. Dans un monde aux ressources limitées, le développement associé à
l’impératif croissance-productivité-consumérisme n’est tout simplement pas durable. C’est, en
essence, l’économie de la mort.
Pourtant, nous, êtres humains, habitons cette planète depuis longtemps et y avons développé
d’autres formes d’organisation économique, non capitalistes. Il existe des alternatives sur lesquelles fonder un autre concept d’économie : une économie non liée aux marchés financiers, une économie de proximité, une économie du bien-être. Une économie de la vie.
Cette « économie de la vie » doit s’inspirer des sagesses ancestrales, relever les défis actuels et se projeter dans un avenir global interconnecté.
Les économies de proximité se développeront au niveau local tout en étant maillées entre elles aux échelles régionale, nationale et internationale. Ce réseau fonctionnera de manière décentralisée, auto-organisée, coopérative et collaborative, fondée sur le partage des biens, des liens et de la connaissance tout en harmonie avec la nature.
Au cours de cette présentation, nous ferons un tour d’horizon de ces alternatives : des économies
africaines, comme les stokvels (Afrique du Sud) ou les tontines et AVEC (Associations Villageoises
d’Épargne et de Crédit) au Sénégal, en passant par des modèles comme l’Utu-Ubuntu (Kenya). Nous irons ensuite en Amérique du Sud avec le concept de Buen Vivir, pour revenir vers le Nord global et explorer les concepts de décroissance, de coopérativisme et des banques de temps.
Enfin, nous mettrons ces expériences en résonance avec l’imaginaire hacker, qui a déjà bouleversé le modèle de l’économie intangible (connaissance et culture) en faisant de l’accès une priorité, du travail en réseau une norme, et de l’interconnexion globale une réalité. Il a redéfini la relation espace-temps et rendu la souveraineté technologique accessible grâce aux logiciels libres.
Nous constaterons que les économies ancestrales, la décroissance et l’éthique hacker partagent des principes communs. Au cœur de ce nouveau paradigme se trouvent la confiance et le bien-être, qui ne se mesurent plus par l’accumulation matérielle mais par la qualité de vie, le développement individuel et collectif, les liens entre les individus, les communautés et la nature, où la collaboration et le coopérativisme sont mis en pratique.